L’été 2024 aura été marqué par une activité toujours ralentie sur les marchés de la promotion immobilière française, avec seulement 6 600 logements mis en vente sur juillet et août (-21%) et des volumes de réservations toujours modérés (7 500 logements), presque stables par rapport à 2023. Ce sont ainsi un peu plus de 34 000 logements qui ont été réservés jusqu’au 31 août 2024 (-18% vs 2023). Si la tendance se maintient, il devrait s’écouler nettement moins de 50 000 logements neufs au détail sur l’exercice 2024.
Fait marquant du premier semestre 2024, les ventes en bloc sont presque devenues équivalentes aux ventes aux particuliers en promotion neuve : 46% des logements réservés l’ont été par des bailleurs sociaux ou institutionnels (soit plus de 22 000 logements sur 6 mois), alors que cette proportion était historiquement moindre sur les années précédentes. Ces logements pourront en partie répondre au déficit locatif qui se creuse, mois après mois, les ventes investisseurs aux particuliers restant en panne, avec moins de 12 000 réservations sur ce segment en 8 mois : c’est un recul de plus de deux tiers des volumes depuis 2021 pour mémoire.
Après avoir connu une hausse sensible durant quelques mois, l’offre commerciale retrouve son niveau d’août 2022, avec 95 000 logements disponibles à l’échelle nationale, soit environ 11 000 logements de moins qu’à l’été 2023. L’offre livrée invendue atteint désormais près de 8% de ces totaux, contre 4% à mi 2023, un indicateur à suivre de près pour l’avenir.
Du côté des marchés sur les principales agglomérations françaises, et malgré le tout récent passage en zone A de certaines d’entre elles, l’activité reste toujours très faible à fin août, hors Ile-de-France, seules les agglomérations de Toulouse et Lyon avaient dépassé les 1 000 réservations aux particuliers (en 2021, 11 agglomérations atteignaient ce total minimum de 1000 réservations à fin août, et quatre d’entre elles dépassaient les 2000 logements réservés). Plus inquiétant pour l’avenir peut-être, les mises en vente sont – toujours – à l’arrêt sur ces grands marchés métropolitains : -27% sur Bordeaux Métropole, -58% sur Montpellier Méditerranée Métropole, -65% sur Aix-Marseille Provence, et seules 4 agglomérations dépassent les 1000 nouveaux logements mis en vente depuis janvier 2024.
Alors que les marchés immobiliers de l’ancien semblent avoir atteint leur point bas en cette fin d’été 2024 (en termes de volumes de transactions) aux dires des experts, qu’en est-il sur les marchés immobiliers neufs ? Il semble probable que les difficultés se maintiennent encore durant au moins plusieurs mois, par effet d’inertie et ce malgré la baisse des taux d’intérêt. Une analyse fine fait ainsi apparaître que le recul de l’activité (sur une année glissante) enregistre un léger reflux : la baisse des réservations aux particuliers, après avoir débuté mi-2022 pour mémoire, atteignait à son pic -38% en décembre 2023, mais le recul n’était plus « que » de -34% en mars 2024, -31% en juin 2024 et -26% en août 2024.