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  • L’immobilier neuf toujours en quête de stabilité 

    L’été 2024 aura été marqué par une activité toujours ralentie sur les marchés de la promotion immobilière française, avec seulement 6 600 logements mis en vente sur juillet et août (-21%) et des volumes de réservations toujours modérés (7 500 logements), presque stables par rapport à 2023. Ce sont ainsi un peu plus de 34 000 logements qui ont été réservés jusqu’au 31 août 2024 (-18% vs 2023). Si la tendance se maintient, il devrait s’écouler nettement moins de 50 000 logements neufs au détail sur l’exercice 2024.   

    Fait marquant du premier semestre 2024, les ventes en bloc sont presque devenues équivalentes aux ventes aux particuliers en promotion neuve : 46% des logements réservés l’ont été par des bailleurs sociaux ou institutionnels (soit plus de 22 000 logements sur 6 mois), alors que cette proportion était historiquement moindre sur les années précédentes. Ces logements pourront en partie répondre au déficit locatif qui se creuse, mois après mois, les ventes investisseurs aux particuliers restant en panne, avec moins de 12 000 réservations sur ce segment en 8 mois : c’est un recul de plus de deux tiers des volumes depuis 2021 pour mémoire.  

    Après avoir connu une hausse sensible durant quelques mois, l’offre commerciale retrouve son niveau d’août 2022, avec 95 000 logements disponibles à l’échelle nationale, soit environ 11 000 logements de moins qu’à l’été 2023. L’offre livrée invendue atteint désormais près de 8% de ces totaux, contre 4% à mi 2023, un indicateur à suivre de près pour l’avenir.  

    Du côté des marchés sur les principales agglomérations françaises, et malgré le tout récent passage en zone A de certaines d’entre elles, l’activité reste toujours très faible à fin août, hors Ile-de-France, seules les agglomérations de Toulouse et Lyon avaient dépassé les 1 000 réservations aux particuliers (en 2021, 11 agglomérations atteignaient ce total minimum de 1000 réservations à fin août, et quatre d’entre elles dépassaient les 2000 logements réservés). Plus inquiétant pour l’avenir peut-être, les mises en vente sont – toujours – à l’arrêt sur ces grands marchés métropolitains : -27% sur Bordeaux Métropole, -58% sur Montpellier Méditerranée Métropole, -65% sur Aix-Marseille Provence, et seules 4 agglomérations dépassent les 1000 nouveaux logements mis en vente depuis janvier 2024.

    Alors que les marchés immobiliers de l’ancien semblent avoir atteint leur point bas en cette fin d’été 2024 (en termes de volumes de transactions) aux dires des experts, qu’en est-il sur les marchés immobiliers neufs ? Il semble probable que les difficultés se maintiennent encore durant au moins plusieurs mois, par effet d’inertie et ce malgré la baisse des taux d’intérêt. Une analyse fine fait ainsi apparaître que le recul de l’activité (sur une année glissante) enregistre un léger reflux : la baisse des réservations aux particuliers, après avoir débuté mi-2022 pour mémoire, atteignait à son pic -38% en décembre 2023, mais le recul n’était plus « que » de -34% en mars 2024, -31% en juin 2024 et -26% en août 2024.  

  • Juin 2024

    Près de 28 000 logements neufs ont été commercialisés au 1er semestre 2024 à l’échelle nationale, auprès des particuliers. Ce volume, toujours en baisse (-21% vs 2023), masque néanmoins une légère inflexion entre le premier et second trimestre : Le recul s’élevait à -27% entre janvier et mars, il n’est « que » de -15% entre avril et juin. De quoi penser peut-être que l’atterrissage, bien qu’à un niveau extrêmement bas, arrive prochainement.  

    Du côté des mises en vente de nouveaux programmes, la tendance est toujours à un fort recul, quasiment de moitié par rapport à un premier semestre 2023, qui n’était déjà pas florissant à l’époque : moins de 24 000 logements ont nouvellement été mis en vente, témoignant d’une activité de développement à l’arrêt presque partout en France, allant jusqu’à plus de -60% sur Montpellier, Lille ou Lyon, dans l’attente des effets des plans de soutien locaux mis en œuvre récemment.  

    Malgré les évolutions de zonages actées en octobre dernier, puis très récemment début juillet 2024, les ventes réalisées auprès des investisseurs sont toujours à l’arrêt : encore -25% sur le premier trimestre, toujours sous le seuil des 10 000 ventes investisseurs cumulées depuis le 1er janvier.  

    Porté par le léger regain des ventes, bien que modeste, sur la fin du 2ème trimestre, l’offre commerciale poursuit sa décrue, désormais à moins de 95 000 logements à l’offre au 30 juin 2024 (soit -11% par rapport à la situation de juin 2023).  

    Les ventes en bloc, cette fois ci sur le 1er trimestre (les données sur le 2ème trimestre ne seront disponibles qu’après l’été) ont sensiblement progressé à l’échelle nationale avec +30%, soit près de 8 000 logements neufs issus de la promotion immobilière résidentielle. Cette progression se constate également sur 7 des 12 plus grands marchés français, les autres étant stables. Une dynamique qui reste à relativiser toutefois, les débuts d’année ne représentent en moyenne, sur les années précédentes, que 14% de l’activité annuelle des ventes en bloc, dont la saisonnalité reste très prononcée.  

    Pour finir, sur un autre marché immobilier que représente la construction de maisons individuelles, la situation reste critique, avec seulement 71 300 logements individuels neufs commencés sur les 12 derniers mois en France. Ce volume représente seulement, pour mémoire, que le tiers des volumes annuels enregistrés au milieu des années 2000 à l’échelle nationale.  

  • Mai 2024

    La baisse de la construction amorce un début de décélération sur les dernières semaines, mais elle demeure négative, avec 282 000 logements commencés au cours des douze derniers mois (-22%), tandis que les autorisations restent toujours orientées à la baisse (-18%), à moins de 359 000 à l’échelle nationale.

    Les tendances d’activité en promotion immobilière n’ont pas enregistré d’inflexions dans les dernières semaines, la baisse des réservations demeurant autour de -30% sur les cinq premiers mois de l’exercice 2024. Et les mois d’avril et mai n’ont pas inversé la tendance, avec en moyenne moins de 3600 réservations mensuelles sur ces deux derniers mois à l’échelle nationale. Pour la première fois depuis que les statistiques (publiques ou privées), existent, le plancher des 50 000 réservations sur une année glissante est franchi.

    A titre d’illustration, seulement trois marchés ont enregistré, sur les cinq premiers mois de l’année, un cumul de plus de 500 réservations nettes (Ile-de-France, agglomérations toulousaine et lyonnaise). En 2021, pas moins de 16 agglomérations françaises enregistraient au moins un tel volume de réservations, y compris Annecy, Grenoble, Rouen, Lille ou Rennes à l’époque. La baisse reste donc généralisée sur la quasi-totalité du territoire, comme nous l’avions déjà évoqué les mois précédents. Si l’on retient le seuil minimum de 1000 réservations cumulées sur les cinq premiers mois, seule la région parisienne excède celui-ci à ce jour, alors que neuf agglomérations enregistraient à minima ce volume lors de l’exercice 2021.

    Néanmoins, et malgré des volumes qui demeurent modestes, il peut être relevé que près de 25% des marchés français enregistrent désormais une stabilité, voire une légère progression des volumes de réservations, par rapport au début d’année 2023. Cette proportion reste faible, mais elle progresse toutefois par rapport à la situation enregistrée à la fin du 1er trimestre 2024, où seuls 16% des marchés français enregistraient un léger mieux dans les volumes de réservations.

    Les signes de redémarrage ne sont pas pour autant d’actualité, au regard d’un contexte économique, financier et désormais politique perturbé en cette fin de printemps 2024. La confiance des acquéreurs demeure encore relativement fragile, comme celle des opérateurs qui s’exprime notamment par les mises en vente de nouveaux logements toujours en net recul (-42% en France), à tout juste 19.000 logements mis en commercialisation à la vente aux particuliers depuis cinq mois. Ce faible volume hypothèquerait – à ce jour – une reprise de l’activité à moyen terme, qui manquerait alors d’une offre suffisante (en volumes) pour répondre à ses attentes : le marché du neuf reste donc « vitrifié » en l’état.

  • Avril 2024

    Avec une tendance de tout juste 15 500 logements réservés sur le premier quadrimestre 2024, l’activité neuve en promotion immobilière reste toujours orientée fortement dans une baisse qui n’en finit plus : -30% par rapport à fin avril 2023, -52% par rapport à fin avril 2022, -62% par rapport à fin avril 2021, -65% par rapport à fin avril 2019. Sur les 12 derniers mois, ce sont tout juste 50.000 logements neufs qui ont été réservés par des particuliers en France métropolitaine. A noter que cette tendance reste un peu moins prononcée sur la région Ile-de-France (-16% par rapport à fin 2023), bien que négative ici aussi.

    Face à l’absence de traction commerciale, les nouvelles opérations se font toujours rares, avec moins de 15.000 logements mis en vente sur les quatre premiers mois de 2024, soit -45% par rapport à 2023. Et compte tenu d’un nombre de retraits toujours soutenu, l’offre commerciale poursuit lentement sa décrue, à un peu moins de 98.000 logements disponibles au 30 avril 2024, soit -5% sur 12 mois (le « pic » d’offre ayant été atteint, pour ces dernières années, en aout 2023 avec près de 110.000 logements).

    L’investissement locatif, longtemps moteur de l’activité immobilière neuve, est désormais quasiment « éteint » avec moins de 5.000 logements réservés par des investisseurs particuliers depuis le 1er janvier, soit tout juste 31% des réservations totales (contre près de 50% en 2019 ou 2021 pour mémoire).

    Ainsi le volume de réservations reste inférieur à 12.000 logements sur les trois premiers mois de l’année, soit une tendance en recul de -31% par rapport au premier trimestre 2023. Cette baisse est sensiblement identique en région parisienne (-28%) et en régions (-31%). Sur une année glissante, les réservations cumulées des ventes au détail sont désormais tout juste supérieures à 51.000 unités. Pour mémoire, le mois de mars 2024 est le 27ème mois consécutif enregistrant une baisse d’activité en France.

    L’évolution des prix des logements vendus, qui semble marqué le pas depuis déjà plusieurs mois, ne montre pour autant pas d’inflexion marquée à la baisse, à l’échelle nationale (hors prise en compte des aides à la vente). Le prix moyen de vente du neuf en France sur les 12 derniers mois demeure autour de 5.390 €/m² (stationnement compris).

    En conclusion, les données du marché immobilier pour les premiers mois de 2024 mettent en lumière une situation toujours très difficile. Alors que les 50 principaux marchés français continuent de dominer l’activité nationale, représentant toujours 72% des réservations, une évolution significative se produit au niveau régional. En effet, la région Ile-de-France voit sa part relative augmenter, passant de 24% en 2023 à 30% cette année. En parallèle, les onze plus grandes métropoles françaises telles que Lyon, Aix-Marseille, Bordeaux, et Lille, voient leur poids dans les ventes nationales diminuer, ne représentant plus que 23% du total, contre 26% début 2023.

  • Mars 2024

    Le premier trimestre 2024 ne marque pas de rupture avec les trimestres des deux années précédentes. En attendant une baisse des taux d’intérêt qui s’amorce tout juste en ce début d’année, et qui pourrait redonner un peu d’oxygène au marché, l’activité reste « vitrifiée » pour l’activité en promotion immobilière.

    Ainsi le volume de réservations reste inférieur à 12.000 logements sur les trois premiers mois de l’année, soit une tendance en recul de -31% par rapport au premier trimestre 2023. Cette baisse est sensiblement identique en région parisienne (-28%) et en régions (-31%). Sur une année glissante, les réservations cumulées des ventes au détail sont désormais tout juste supérieures à 51.000 unités. Pour mémoire, le mois de mars 2024 est le 27ème mois consécutif enregistrant une baisse d’activité en France.

    Comme précisé lors des mois précédents, l’activité nouvelle est quasiment à l’arrêt, moins de 7.000 logements ayant été mis à la commercialisation sur le territoire national depuis le 1er janvier (-65%). Ici aussi, le mois de mars 2024 est le 15ème mois consécutif de baisse de lancement de nouveaux programmes neufs en logements ordinaires. L’offre commerciale s’érode légèrement sur une année, compte tenu de la faiblesse du nombre de ces nouvelles opérations (96.000 logements à fin mars 2024, contre 103.000 à fin mars 2023).

    Les réservations réalisées auprès des investisseurs particuliers demeurent en net recul sur le trimestre (-26%), dans la dernière année programmée du dispositif Pinel. A noter que la tendance est quasiment à la stabilité sur ce segment en région Ile-de-France, bien que dans des volumes extrêmement faibles.

    En complément de ces premiers indicateurs sur le 1er trimestre 2024, certains indicateurs portant sur les ventes en bloc pour l’année 2023, désormais consolidés, peuvent être mis en avant : 51.000 logements ordinaires (hors résidences gérées) ont été réservés en bloc sur l’année dernière, un chiffre en légère progression par rapport à 2022 (+10%). Soit 47% des logements ordinaires totaux réservés en 2023, une proportion jamais atteinte précédemment (elle était d’environ 25% avant 2020 pour mémoire, et de 33% « seulement » en 2022). Dans le détail, environ 35.000 de ces logements vendus en bloc sont des logements locatifs sociaux, contre un peu moins de 15.000 logements locatifs intermédiaires, le solde (environ 1500 logements) sur le segment « libre ».

  • Février 2024

    Les deux premiers mois de l’année 2024 sont marqués par quatre phénomènes distincts en matière de promotion immobilière sur le territoire national, après les résultats déjà commentés à de multiples reprises et par de nombreux observateurs sur l’exercice précédent.  

    Tout d’abord, les mises en vente de nouveaux programmes sont presque totalement à l’arrêt, et ce sur l’ensemble des marchés. Si la baisse des nouveaux programmes a débuté depuis plusieurs mois, elle s’est très significativement accélérée depuis l’été 2023, et atteint un seuil critique en janvier et février 2024. Moins de 3.000 nouveaux logements ont été mis en vente sur le territoire entre le 1er janvier et le 29 février 2024. Contre 11.300 logements en janvier-février 2023, période déjà très calme. Pour mémoire, ce volume était de 14 à 17.000 nouveaux logements sur les deux premiers mois de l’année dans le « monde d’avant », en 2019 ou 2020. Ce n’est pas une surprise, mais cet indicateur démontre bien que le marché est presque totalement à l’arrêt. Sur les 12 derniers mois, moins de 63.000 logements ont été mis en vente en promotion immobilière en France.  

    Les volumes de réservations avaient atteint un point bas fin 2023 en passant sous les 60.000 unités annuelles ? Il n’en est malheureusement pas encore le cas, les volumes restant encore, sans surprise, extrêmement faibles sur ce début d’année 2024, avec moins de 6.000 logements réservés sur 2 mois. Contre 9.700 sur les deux premiers mois de l’année 2023. Et 17 à 20.000 logements réservés en deux mois, avant la crise COVID. Le volume d’activité continue donc de se dégrader, et se rapproche désormais de 50.000 unités sur 12 mois glissants, chiffre qui pourrait être atteint dès le mois d’avril.  

    Les investisseurs se comptent désormais en centaines chaque mois, à l’échelle nationale, avant même l’extinction du dispositif Pinel prévu au 31 décembre. Moins de 2.000 acquéreurs ont été recensés sur ce segment en janvier et février 2024, ils étaient encore 3.300 sur la même période l’année dernière, déjà en nette baisse par rapport à 2022 (6.900 logements réservés sur ce segment).  

    Dernier point saillant, les prix de vente. Ces derniers n’affichent, nationalement, pas de direction franche depuis le début de l’année 2023. En légère baisse entre février 2023 et février 2024 (-2%), ils oscillent mensuellement entre 5.200 et 5.400 €/m² (stationnement compris, en TVA pleine). Contraintes par des coûts de construction et des valeurs foncières figées sur les années précédentes, les valeurs stagnent en valeur nominale (mais baissent plus sensiblement en valeur réelle, compte tenu de l’inflation).   

    Ces quatre faits marquants de ce début d’année se retrouvent sur tous les principaux marchés du territoire, à l’image des réservations, toujours en baisse (sur janvier-février), de -41% sur la région Ile-de-France, -40% sur l’agglomération lyonnaise, de -26% sur les Alpes Maritimes ou -54% sur le Franco-Genevois.  

  • Janvier 2024

    L’année 2023 a été qualifiée « d’annus horribilis » et de « cataclysmique » par les observateurs en matière de promotion immobilière résidentielle sur le territoire national. Comme annoncé depuis plusieurs mois, les volumes n’ont pas excédé les 60 000 réservations nettes aux particuliers, le chiffre le plus faible depuis plus de 30 ans. Et les ventes en blocs, aux bailleurs et institutionnels privés, ont certes « limité la casse » (entre 40 et 50 000 logements selon les sources, soit +8 à +9%), mais n’ont pas été suffisantes pour échapper à une nouvelle année de baisse générale.

    En promotion, les volumes des ventes au détail ont simplement été divisés par deux (-49% précisément) entre 2021 et 2023. Et sur la même période, les volumes de nouveaux logements mis ont vente ont chuté de près d’un tiers (-34%). L’écart persistant depuis aout 2022, où les volumes de mises en vente ont toujours été supérieurs aux volumes de réservations, aurait pu conduire à une hausse significative de l’offre de logements disponibles à la vente. Or celle-ci a été très modérée, passant de 95 000 logements disponibles en aout 2022 à un pu plus de 102 000 logements à fin décembre 2023. L’explication est logiquement liée aux retraits et abandons d’opérations : parfois cédées en bloc, en particulier sur le segment locatif intermédiaire (LLI), mises « au frigo » en attendant des jours meilleurs, remises sur le métier pour être totalement reconfigurées (sous forme de résidences gérées dans une certaine proportion), ou plus simplement abandonnées définitivement. En 2023, ce sont ainsi au minimum entre 10 et 15 000 logements qui ont été retirés de la vente, après avoir été lancés commercialement durant les mois précédents.

    Faute d’événements positifs majeurs ou d’annonces favorables, durant la fin de l’année 2023 ou le début de l’année 2024, le mois de janvier s’inscrit dans une tendance proche des derniers mois. Moins de 5000 logements ont été réservés en janvier, mois traditionnellement peu actif, mais pour mémoire, c’était entre 9 et 10 000 logements qui étaient réservés avant la crise COVID sur le premier mois de l’année. Plusieurs marchés de grandes métropoles enregistrent une progression des volumes de réservations par rapport à janvier 2023, mais les volumes restent modestes, loin d’une reprise. Les mises en vente sont définitivement à l’arrêt, avec moins de 1000 nouveaux logements lancés commercialement à l’échelle nationale. Et les prix de vente, même s’ils ont statistiquement encore légèrement progressé annuellement en 2023 par rapport à 2022, semblent marqué le pas, en baisse de -3% par rapport à janvier 2023, à 5250 €/m² (stationnement compris, en TVA pleine).

  • Décembre 2023

    32 000. C’est le nombre de logements réservés en moins au cours de l’année 2023, comparativement à l’année précédente, par les particuliers sur les marchés de la promotion immobilière résidentielle. La fin d’année n’a pas dérogé aux tendances inscrites depuis 18 mois, et les résultats finaux de l’exercice 2023 flirtent avec les 60 000 réservations nettes, en baisse de -35% par rapport à l’année 2022. Comparativement au « monde d’avant », à savoir l’année 2019, la baisse atteint même -54% (131 000 logements réservés sur cette année la).

    Néanmoins, 15.000 logements ont été réservés sur le dernier trimestre 2023, contre 19 000 sur le dernier trimestre 2022 (soit -21%), peut-être le signe que la courbe descendante « s’arrondit » enfin, et que le plancher est proche.

    Comme pour l’année 2022, ce sont les investisseurs (particuliers) qui ont manqué le plus au marché sur les 12 derniers mois, moins de 22 000 logements ont été commercialisés sur ce segment, contre 41 000 en 2022, ou 52 000 en 2021. De quoi, pour rappel, accentuer les tensions locatives déjà vives sur les marchés français, aussi bien sur les grandes métropoles que les villes moyennes.

    Les opérateurs ont ajusté le lancement de nouvelles opérations, dont les volumes baissent, comme pour les réservations, de -35% sur l’année (autour de 68.000 logements). Mais on retiendra que c’est surtout au 2ème semestre 2023 que ces mises en vente ont baissé dans des proportions conséquentes, avec tout juste 25 000 logements lancés à la commercialisation (-48% versus le 2nd semestre 2022). La faute à une sortie de crise qui semble encore lointaine sans doute.

    L’offre de logements disponible se situe toujours des 100 000 logements à l’échelle nationale, chiffre équivalent à fin 2022, avec une proportion de logements sur plan qui a logiquement diminué (environ 52% aujourd’hui, contre 63% en décembre 2022). Si les exercices 2020 et 2021 étaient marqués par la faiblesse de l’offre, le stock n’a pas explosé à la hausse en 2023 compte tenu de l’affaissement des mises en vente de nouveaux programmes, des retraits et abandons d’opérations ces derniers mois, et évidemment des ventes en bloc qui ont été réalisées durant l’année.

    Coté prix, l’année 2023 restera celle de la pause dans la hausse des valeurs en logement neuf. Si ici ou là, quelques baisses ont été observées, elles demeurent minoritaires et les prix moyens à l’échelle nationale sont quasi stables, autour de 5 350 €/m² (stationnement compris, en TVA pleine). Après les hausses passées plus proches de +5%/an et si l’on analyse les valeurs réelles (et non en nominales), les prix ont clairement marqué le pas en 2023.

    Géographiquement, peu de territoires échappent à l’effondrement des ventes, et concernant les principales métropoles, les tendances varient du rouge vif à l’orange, à l’image de Nantes Métropole, Bordeaux Métropole, Toulouse Métropole ou Montpellier Méditerranée (-48 à -57%), de l’Ile-de-France (-22%), ou des territoires du Franco-Genevois et du Littoral des Alpes Maritimes (-4 à -5%), rares territoires à limiter la baisse compte tenu d’une clientèle exogène et/ou frontalière, en partie moins sensible à la hausse des taux qui a pénalisé le marché en 2023. Ces baisses enregistrées, cumulées à celles observées en 2022, mettent en évidence l’effondrement de l’activité dans des proportions inédites.

  • Novembre 2023

    Près de 56 000 logements neufs ont été réservés par les particuliers entre janvier et fin novembre 2023 sur le territoire français (-35% vs 2022), le total de l’exercice ne devrait guère excéder les 60 à 62 000 unités, comme nous l’avions anticipé dès la fin du printemps. Sur les 12 derniers mois, tous les types de marchés sont concernés par ce recul, que ce soit la région Ile-de-France (-24%), les grandes métropoles (-29%), les agglomérations dites « moyennes » (-35%) ou bien le reste du territoire (-45%).

    Le recul est désormais équivalent pour les opérations nouvellement mises en vente sur les 11 premiers mois de l’année 2023, à moins de 64 000 logements (-36% vs 2022). Soit un atterrissage prévisionnel autour de 70 000 logements maximum. Ici aussi, aucun marché n’échappe au recul sur une année glissante : la région Ile-de-France enregistre un piètre -49%, les grandes métropoles -37%, les agglomérations dites « moyennes » -33% et le reste du territoire -27%.

    Facteur positif de cette adaptation des acteurs, en sus des ventes en blocs qui s’accélèrent en cette fin d’année, l’offre commerciale est quasi stable à fin novembre (-1%), toujours proche de 100 000 logements disponibles à la vente. Soit toutefois une offre équivalente à 19 mois de vente théorique, contre 13 mois en novembre 2022, et seulement 10 mois en novembre 2021.

    Les prix en neuf, comme dans l’ancien, affichent une nouvelle fois des signes de pause, sans marquer cependant de franches baisses en valeur (hors inflation).

    Signe le plus frappant de cette crise généralisée, qui touche tous les segments de marché, de la promotion immobilière au logement social, en passant par la maison individuelle et même les résidences gérées, les volumes de logements autorisés et commencés se sont littéralement effondrés en 2023, comme en témoignent les données du Ministère : -27% de logements autorisés et commencés entre janvier et fin octobre 2023 (vs 2022). Il « manquera », comparativement à l’année 2022, plus de 130 000 autorisations en 2023, et plus de 66 000 logements démarrés en chantier. Le seuil des 300 000 logements annuels commencés devrait être ainsi percé d’ici au 31 décembre 2023.

  • Octobre 2023

    A désormais moins de deux mois de la clôture de l’année 2023, il est désormais acquis que cet exercice restera parmi les plus difficile pour la promotion immobilière depuis plus de 30 ans, les mois qui se suivent enregistrant des performances négatives depuis plus d’une année : -26% en septembre, -10% en aout, -26% en juillet, -23% en juin, -34% en mai, etc …. Le mois d’octobre 2023 affiche certes une quasi-stabilité par rapport à octobre 2022, mais dans des volumes faibles, sous les 7.000 logements réservés.

    Le plancher des 60.000 ventes annuelles aux particuliers se rapprochent désormais rapidement, et celui-ci pourrait être atteint avant même le 31 décembre. Les explications demeurent les mêmes que les mois précédents, avec notamment la plongée abyssale des ventes réalisées auprès des investisseurs (particuliers), avec -47% sur les dix premiers mois de l’année, encore sous les 19.000 réservations au 31 octobre 2023 (contre 35.000 à la même période en 2022, chiffre qui apparaissait comme modeste au regard de sa comparaison avec 2019, où 50.000 logements investisseurs étaient déjà réservés, toujours à cette même date).

    Faute de mises en vente importante, l’offre commerciale reste stable depuis quelques mois, très légèrement au-dessus des 100.000 logements, dont plus de la moitié est encore une offre « sur plan » pour mémoire.

    Quelques territoires illustrent parfaitement cet effondrement du marché, à l’image de Nantes Métropole ou Bordeaux Métropole, dont nous avons déjà parlé, mais aussi certaines agglomérations plus modestes : le Grand Reims recule ainsi de -66% (à tout juste 210 ventes après 10 mois), tout comme l’agglomération rochelaise (volumes équivalents, -56%), Perpignan et son agglomération (-71%, à un peu plus de 100 unités réservés) étant le territoire le plus en recul à l’échelle des cinquante principaux marchés français à ce jour.

    Dans ce contexte morose, quelques territoires enregistrent des dynamiques moins dégradées, voir positives, qu’il convient de relever même si les volumes sont parfois modestes. Bien évidemment, ces territoires restent minoritaires et les progressions enregistrées sont parfois à relativiser au regard d’une année de référence 2022 parfois très difficile.

    Ainsi le secteur du Franco-Genevois enregistre des volumes stables par rapport aux dix premiers mois de 2022, autour de 2500 réservations à ce jour. Il en va de même pour le littoral des Alpes Maritimes, qui affiche une bonne résistance à la crise (+13% de ventes, à 1640 unités réservés). Suivent ensuite la CA du Pays Basque (+1%, à près de 600 réservations depuis le 1er janvier), les agglomérations Var Esterel Méditerranée et Golfe de Saint-Tropez (+10%, à 650 réservations), l’agglomération lorientaise (+44%, 230 réservations) ou encore les territoires voisins du Bassin d’Arcachon (280 réservations, soit +47%).