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  • Logement neuf : contraint par l’effondrement des investisseurs, l’activité recule encore sur le premier semestre 2025 

    Le premier semestre 2025 confirme une dynamique préoccupante pour l’immobilier neuf. Avec moins de 26 000 logements commercialisés aux particuliers, l’activité recule de -11% sur six mois. Cette tendance s’est même accentuée au second trimestre, affichant une baisse de -15%, après un premier trimestre déjà en repli de -6%. En d’autres termes, le marché national a enregistré 3 000 réservations de moins qu’à juin 2024, et un écart saisissant de 27 600 unités par rapport à juin 2022.

    Le rôle crucial des investisseurs (et leur absence)

    Sans surprise, les investisseurs sont le maillon faible de cette chaîne depuis le début de l’année. Moins de 5 000 logements ont été réservés sur ce segment au premier semestre, soit deux fois moins que sur la même période en 2024. Pour mémoire, ils représentaient plus de 28 000 réservations au premier semestre 2021, illustrant l’ampleur du désengagement.

    La lueur d’espoir des occupants

    À l’inverse, la situation est plus nuancée pour les réservations d’occupants, qui affichent une progression de +8% sur le début d’année. Ce segment représente désormais plus de 4 réservations sur 5, devenant le moteur principal du marché. Cette légère embellie peut être attribuée aux nouvelles règles du PTZ entrées en vigueur ce printemps, bien que la dynamique soit potentiellement freinée par l’inversion de la courbe des taux d’intérêt en mai, une première depuis décembre 2023 selon l’Observatoire du Crédit Logement.

    Les ventes aidées : une tendance forte

    Dans le détail des ventes aux occupants, les ventes ‘aidées’ (TVA minorée) progressent à un rythme similaire aux ventes en libre (TVA pleine) ces derniers mois. Leur proportion atteint désormais un tiers des ventes aux accédants, contre seulement un quart en 2022, ce qui souligne l’importance croissante des dispositifs de soutien à l’accession.

    Offre et Stock : stabilité trompeuse

    Le volume de nouveaux logements mis en vente, bien que légèrement supérieur aux réservations sur le 1er semestre, accuse une baisse de -17% par rapport à 2024. Couplée à la nette diminution des retraits d’opérations, cette dynamique conduit à une stabilité de l’offre de logements à la vente, estimée à près de 82 000 logements au 1er juillet 2025, un volume très proche de fin décembre 2024. Cette stabilité masque toutefois une difficulté structurelle du marché à se renouveler.

    Tendances régionales : des disparités notables

    Au niveau régional, l’Île-de-France se montre relativement stable sur le premier semestre, avec un peu plus de 8 100 réservations. Parmi les métropoles régionales, seule Lyon dépasse les 1 000 logements réservés sur six mois, suivie par le Franco-Genevois (830) et Aix-Marseille (moins de 800). Parallèlement, des zones comme le littoral des Alpes-Maritimes et l’agglomération toulousaine continuent de voir leurs volumes chuter.  

    Après la phase d’« effondrement » du marché (fin 2022-début 2023, avec une baisse de 40% des volumes de réservations et presque autant des mises en vente), puis celle de la « purge » (fin 2023-fin 2024), où plus de 30 000 logements initialement lancés commercialement auprès des particuliers ont disparu du marché via des retraits d’opérations ou des ventes en bloc, nous sommes désormais dans l’ère de la « grande glaciation ». 

    Depuis le début de l’année, le marché retient son souffle, tournant au ralenti avec moins de 5 000 réservations mensuelles en moyenne. Si la légère reprise des propriétaires occupants compense en partie l’effondrement des investisseurs, aucune direction franche ne se dessine. Les professionnels anticipent une persistance de cette inertie au moins jusqu’à 2027, en l’absence de mesures législatives ou réglementaires majeures. 

  • Logement neuf : une lente sortie de l’ornière 

    Les mois se suivent et se ressemblent pour l’activité immobilière neuve, qui ne sort pas encore de l’ornière dans laquelle elle est entrée au printemps 2022. 

    Une construction neuve toujours en berne 

    Malgré un léger fléchissement ces dernières semaines, la construction neuve demeure très faible. À l’échelle nationale, on compte 291 000 logements commencés sur 12 mois (+2%), et 342 000 logements autorisés (-5%). Le logement individuel reste, quant à lui, le plus en difficulté, avec une baisse de 21% des logements commencés sur les 12 derniers mois. 

    Réservations aux particuliers : pas d’embellie significative 

    En promotion immobilière, le mois de mai n’a pas enregistré d’embellies significatives pour les réservations aux particuliers. Depuis le 1er janvier, près de 20 800 logements ont été réservés, soit une baisse de 7% par rapport aux cinq premiers mois de 2024 (ce qui est sensiblement la même tendance que sur le seul premier trimestre). L’investissement locatif en neuf reste sous les 1 000 unités mensuelles pour le cinquième mois consécutif, représentant désormais moins d’une réservation sur cinq. Les opérateurs, restant attentistes, maintiennent des mises en vente toujours réduites, bien que légèrement supérieures aux réservations, à 21 100 logements (-17% depuis janvier). 

    Stabilisation de l’offre et défis de précommercialisation 

    L’offre de logements disponibles se stabilise autour des 82 000 unités, après la baisse sensible enregistrée en 2024 sous l’effet des retraits, abandons et ventes en bloc. L’offre commerciale “livrée” semble enfin se stabiliser, représentant toutefois plus de 13% de l’offre totale depuis fin 2024. Pour mémoire, cette proportion n’était que de 5% à l’échelle nationale fin 2023. En parallèle, l’offre “en chantier” a fondu de presque 15 points entre fin 2023 et mai 2025, signe des difficultés rencontrées par les programmes neufs pour atteindre les seuils nécessaires de précommercialisation avant de débuter les chantiers. Cette situation est d’autant plus marquée depuis l’extinction du dispositif Pinel et la raréfaction des investisseurs. 

    Un regain d’activité dans certaines métropoles 

    Du côté des métropoles, les réservations repassent au vert sur les cinq premiers mois de 2025 pour la plupart d’entre elles, notamment Strasbourg, Montpellier, Lille, Nantes, Rennes et l’Île-de-France. Néanmoins, ces volumes ne retrouvent pas encore (et de loin)  ceux enregistrés en 2022 ou 2023. 

    Ventes en bloc : une tendance encore incertaine 

    Les ventes en bloc sont en recul de 16% sur le 1er trimestre (données brutes), avec tout juste 7 000 logements réservés à l’échelle nationale. Cependant, ce segment étant marqué par une très forte saisonnalité (deux tiers des logements sont réservés au second semestre de chaque année en moyenne), il apparaît encore difficile d’en tirer une tendance pour le millésime 2025, d’autant que les investisseurs institutionnels et privés restent quasi absents. 

  • Un démarrage 2025 (toujours) au ralenti

    Avec une tendance de tout juste 17 600 logements réservés sur le premier quadrimestre 2025, l’activité neuve en promotion immobilière demeure toujours dans des volumes très faibles, en légère baisse de -4% par rapport au début d’année 2024 (et -20% par rapport au début d’année 2023). Sur les 12 derniers mois, ce sont 56.500 logements neufs qui ont été réservés par des particuliers en France métropolitaine. A noter que la tendance est légèrement positive sur la région Ile-de-France (+8% par rapport à fin 2024), avec 5 600 réservations sur 4 mois. Du côté des métropoles régionales, la plupart s’inscrivent à la hausse pour les réservations à fin avril (+20% sur Bordeaux Métropole, +29% sur l’Eurométropole de Strasbourg, +37% sur Montpellier Méditerranée Métropole, +13% sur Rennes Métropole…) mais en se souvenant que l’on part de volumes 2024 extrêmement bas, d’où des valeurs à relativiser.

    Face à l’absence de traction commerciale, les nouvelles opérations se font toujours rares, avec moins de 15.500 logements mis en vente sur les quatre premiers mois de 2025, soit -25% par rapport à 2024. L’offre commerciale poursuit sa décrue, à désormais moins de 80.000 logements disponibles au 30 avril 2025, soit -20% sur 12 mois, au plus bas depuis 2012 !
    L’investissement locatif, longtemps moteur de l’activité immobilière neuve, est désormais à l’arrêt, avec moins de 3.500 logements réservés par des investisseurs particuliers depuis le 1er janvier, soit moins d’un logement neuf sur cinq (contre 35% en 2023 pour mémoire). A l’inverse, les ventes à propriétaires occupants progressent, portées par la baisse des taux et la mise en œuvre du PTZ, mais aussi la montée en puissance du BRS qui ne faiblit pas (+28%). L’évolution des prix des logements vendus est quasiment stable (+1% entre avril 2024 et avril 2025), à 5540 €/m² (stationnement compris, en libre).  

    Du côté de la construction neuve dans son ensemble, avec seulement 0,76% de croissance de son parc sur les 12 derniers mois, la dynamique peine à être retrouvée. Entre avril 2024 et mars 2025, ce sont ainsi 291 000 logements qui ont été mis en chantier, représentant une fraction modeste du parc total existant, estimé pour mémoire à 38,2 millions de logements en 2024 (source INSEE). Ce faible ratio ne signifie pas par ailleurs une croissance nette équivalente, car des logements disparaissent du parc chaque année.
    Hors DROM, l’analyse régionale révèle des disparités notables. La Corse (1,09%), la Bretagne (0,99%) et les Pays de la Loire (0,91%) affichent une dynamique de construction neuve plus soutenue par rapport à la taille de leur parc. À l’inverse, la Bourgogne-Franche-Comté (0,48%), le Grand Est (0,67%) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (0,68%) ferment la marche avec des ratios significativement inférieurs à la moyenne nationale.
    Si la part relative de la construction neuve dans l’accroissement global du parc est faible, elle demeure néanmoins cruciale pour la fluidité des parcours résidentiels. Elle permet d’offrir des logements adaptés aux besoins actuels en termes de surface et de localisation, contrairement à une partie du parc vacant qui peut s’avérer inadaptée.

    Précision méthodologique : compte tenu d’échantillons ayant profondément évolué ces derniers mois, les données estimées pour le début de l’année 2025 ont été entièrement révisés, les réservations ayant été précédemment surestimées, et les mises en vente de nouveaux programmes sous-estimés. Nous vous prions sincèrement de nous excuser pour ces inexactitudes, et nous remercions les utilisateurs qui nous ont fait remonter leurs observations et appréciations, au regard de leur propre activité.
    L’occasion ici de rappeler la méthodologie inhérente au FIL-Résidentiel : ADEQUATION enregistre les évolutions mensuelles de l’activité auprès d’un échantillon brut du marché (représentant en moyenne 70% de l’activité nationale). Cet échantillon est ensuite corrigé et analysé afin d’être le plus représentatif possible de l’ensemble du marché et de fournir des indicateurs de tendances fiables. Ces tendances sont ensuite affinées au cours des mois suivants, grâce à l’intégration progressive de données complémentaires qui viennent consolider l’échantillon initial. C’est pourquoi les données publiées sur les périodes antérieures sont systématiquement révisées et affinées durant 2 à 3 actualisations.

  • Un timide souffle nouveau, sous la menace des turbulences mondiales

    Le premier trimestre 2025 aura apporté une lueur d’espoir, fragile certes, au marché du logement neuf. Après une période d’atonie marquée, les statistiques révèlent une progression estimée à 16% des réservations à l’échelle nationale, représentant un volume d’un peu plus de 15 800 unités. Ce rebond, bienvenu, ne doit cependant pas masquer une réalité plus complexe. Les volumes de transactions demeurent significativement en retrait des niveaux observés avant la crise de 2023, soulignant une convalescence encore incertaine.


    Plusieurs facteurs conjugués pourraient expliquer ce léger frémissement. Des conditions de financement, bien que toujours sélectives, se sont légèrement assouplies. Une timide reprise de la confiance des ménages, après des mois d’incertitudes, a pu inciter certains acquéreurs à concrétiser leurs projets. Le dispositif « LLI investisseurs » semble également porter ses fruits auprès des particuliers en quête de placements. Enfin, des agglomérations qui avaient particulièrement souffert, à l’image de Nantes, Toulouse, Montpellier ou Bordeaux, connaissent un regain d’activité, possiblement dynamisé par les effets des plans de relance locaux.


    Cette dynamique positive, bien que localisée, s’étend d’ailleurs à une large majorité du territoire. Pas moins de 41 des 50 plus grands marchés français ont enregistré une progression des réservations au cours de ce premier trimestre. Il est toutefois crucial de tempérer cet optimisme par un constat : les volumes de réservations restent, dans leur immense majorité, inférieurs à ceux enregistrés au premier trimestre 2022, témoignant d’un chemin vers la normalisation encore long.


    L’ombre au tableau, et elle reste de taille, réside dans la persistante crise de l’offre. Avec moins de 10 000 logements nouvellement mis en vente depuis le début de l’année, l’alimentation du marché reste dangereusement faible. Ce chiffre, en recul de 36% par rapport à la même période en 2024, et représentant à peine un tiers des volumes de 2019, illustre une paralysie de la production qui touche l’ensemble des grands territoires, de l’Île-de-France aux métropoles régionales.


    Cette pénurie de nouvelles constructions, conjuguée à des retraits de programmes, a des conséquences directes sur le stock de logements disponibles à la vente. Au 31 mars 2025, ce stock a fondu de plus de 20 000 unités en un an, atteignant un niveau critique jamais observé depuis 2011. Un marché sans offre est un marché grippé, où la reprise des réservations risque de se heurter à un mur.


    Enfin, pour mémoire, les chiffres des mises en chantier pour l’année 2024, bien que moins catastrophiques que les premières estimations du Ministère (-5% de recul par rapport à 2023), confirment une tendance toujours baissière de l’activité de construction.


    Le bilan du marché immobilier à fin mars 2025 révèle un timide rebond dans le neuf, fragile face à une offre toujours limitée. Cependant, les récentes décisions politiques en matière de commerce international introduisent une nouvelle incertitude. Ces tensions pourraient impacter la confiance des ménages et raviver l’inflation, menaçant directement cette fragile reprise. Le marché immobilier, sensible à ces soubresauts, se trouve à un point critique où les signaux positifs pourraient être rapidement effacés par un contexte économique mondial instable. La prudence reste de mise.

  • Une offre sous tension, des perspectives a decrypter

    Le marché du logement neuf poursuit sa contraction, atteignant des seuils inédits depuis plus de 15 ans. En un an, l’offre disponible à la vente a chuté de 19 %, pour s’établir à moins de 82 000 logements fin février. Derrière ce chiffre préoccupant, deux tendances méritent une attention particulière. D’une part, les logements déjà livrés représentent désormais plus de 12 % de l’offre nationale, un ratio trois fois supérieur à celui observé entre 2019 et 2022. D’autre part, une part non négligeable des biens actuellement proposés (19 % de l’offre sur plan, soit près de 7 000 logements) a été commercialisée avant 2023 sans que les travaux n’aient débuté à ce jour. Ces programmes, conçus dans un contexte économique différent, pourraient bien ne jamais voir le jour s’ils ne parviennent pas à trouver preneur, et ainsi accentuer rapidement la baisse de l’offre.  

    Dans ce climat incertain, le marché de la vente en bloc fait preuve d’une relative stabilité. Avec 52 300 logements vendus en 2024, ce segment représente désormais 48 % des ventes de logements ordinaires en promotion. Une résilience qui tranche avec la prudence persistante des opérateurs, illustrée par le très faible nombre de mises en vente en ce début d’année : seulement 4 900 nouveaux logements commercialisés sur les deux premiers mois de 2025, un volume qui reste insuffisant pour enclencher une dynamique de reprise, d’autant que les autorisations continuent de se contracter sur l’ensemble du territoire.

    Côté investisseurs, la fin du dispositif Pinel au 31 décembre 2024 faisait craindre un effondrement brutal des réservations. Pourtant, 2 400 logements ont déjà été acquis par des particuliers depuis le début de l’année, témoignant d’un maintien, certes fragile, de la demande sur ce segment.

    Enfin, on retiendra que les logements en « résidences » (étudiants, seniors, CROUS, FJT, EHPAD, etc.) affichent une meilleure résistance que les logements classiques. Avec 47 500 autorisations en 2024, ce segment limite sa baisse à 10 % par rapport au pic de 2022, bien en deçà du recul de 36 % observé sur le marché du logement « ordinaire ».

    L’ensemble de ces données traduit une profonde mutation du marché du neuf, où l’attentisme domine face aux incertitudes économiques et réglementaires. S’y ajoute un contexte géopolitique international instable, qui pourrait peser sur les taux d’intérêt et, par conséquent, sur les conditions de financement des ménages. Toutefois, la prise de conscience croissante des difficultés d’accès au logement, tant au niveau national qu’européen (via la Banque Européenne d’Investissement), pourrait enfin conduire à des actions plus ambitieuses en faveur du secteur dans les mois à venir.

  • Un démarrage dans l’inconnu

    L’année  2025 débute timidement sur les marchés immobiliers hexagonaux, après un exercice 2024 au plus bas depuis plusieurs décennies. Les acteurs demeurent pour la plupart dans l’attente d’un nouveau souffle et de signaux positifs, qui se font encore attendre.
    Toutefois, les premiers chiffres de ce début d’année sur les marchés résidentiels nous proposent quelques clefs de lecture intéressantes pour les prochains mois :

    –    Les planchers de réservations en promotion immobilière (pour les ventes aux particuliers) semblent désormais atteints à l’échelle nationale, le recul est désormais minime sur les 12 derniers mois (-4% à fin janvier) et plusieurs marchés ont entamé un redémarrage sur ces derniers mois : c’est notamment le cas de Bordeaux Métropole (+33% de réservations sur 12 mois), Montpellier Méditerranée (+23%), Nantes Métropole (+14%) et dans une moindre mesure la région francilienne (+7%). Ces marchés ont en commun d’avoir tous chuté fortement durant les trois derniers exercices, et souvent dès le début de l’année 2022.

    –    Les ventes à investisseurs n’ont pas « disparu » au 1er janvier (avec la fin du dispositif Pinel) : près de 1300 lots ont été réservés sur ce segment en janvier, un volume même légèrement supérieur à celui de janvier 2024. Le maintien de ces volumes n’est pas une surprise, et la possible ouverture du logement intermédiaire (LLI) aux particuliers (sous certaines conditions) pourrait ouvrir de nouvelles perspectives au marché.

    –    L’offre de logements neufs à la vente, bien qu’elle ait vu sa part sous forme livrée progresser ces derniers mois, est au plus bas en volumes depuis 2011 ! Moins de 82 000 logements sont aujourd’hui à la vente sur l’ensemble du territoire.

    –    Les prix de vente offrent une stabilité remarquable depuis près de 24 mois à l’échelle nationale. Conjuguée à la baisse des taux enregistrés ces derniers mois, le pouvoir d’achat des ménages s’est en partie reconstitué, phénomène qui pourrait s’amplifier avec la mise en œuvre du PTZ à l’ensemble du logement neuf en 2025.

    –    Enfin, certains territoires (même si peu nombreux) ont au final démontré une forte résilience à la crise traversée, avec des baisses de volumes modestes comparativement à leurs rythmes de croisière, à l’image des agglomérations du Havre (-11% vs 2019), de Lorient (+14%), ou de Brest (+2%). Des territoires qui ont pour point commun leur attractivité et leurs prix historiquement plus modérés.  

    Il est évidemment trop tôt pour parler de reprise des marchés neufs, mais les signaux sont convergents pour affirmer que la phase la plus critique de la crise est désormais derrière nous. Reste désormais à écrire la reprise, dont certains chapitres seront plus longs à rédiger que d’autres…

  • 2024, LE CREUX DE LA VAGUE POUR UN REBOND ESPERE EN 2025

    L’année 2024 s’achève dans l’incertitude pour les marchés immobiliers, et l’exercice 2025 démarre dans un brouillard toujours aussi dense : instabilités politiques, législatives et fiscales, taux d’intérêt en baisse (durable ?) mais dans des proportions mesurées, mise en application du seuil 2025 de la RE2020, mise en œuvre de la politique ZAN encore floue, élections municipales à l’horizon 2026, pour ne citer que quelques exemples.

    Pourtant, à l’heure où le dispositif Pinel s’éteint, après avoir permis la réalisation de plus de 235 000 logements locatifs entre 2019 et 2024 (soit 44 % des logements neufs en promotion immobilière réservés sur la période), la baisse de l’activité commerciale semble avoir enfin atteint son creux. Près de 53 000 logements neufs ont été réservés en France en 2024 (résultats provisoires), en baisse mesurée de 8 % par rapport à 2023. Une nouvelle baisse certes, mais bien moindre que les années précédentes (-37 % en 2023, et -17 % en 2022), et qui tendanciellement diminue mois après mois depuis le début de l’année. La nouvelle chute de l’investissement locatif des particuliers n’est pas étrangère à ce phénomène (-13 % sur l’année, ne pesant plus que pour un tiers des réservations), tandis que les ventes à propriétaires occupants baissent plus modérément (-6 %), bien qu’étant deux fois moindres qu’en 2019 pour mémoire (35 000 propriétaires occupants en 2024, contre 69 200 en 2019).

    L’année 2024 restera aussi celle de la « vitrification » du marché, avec un effondrement des nouvelles mises en vente, faute de certitudes pour l’avenir : moins de 52 000 logements mis en vente auprès des particuliers (-29 % sur l’année), un volume divisé par deux en seulement 24 mois. L’effet « positif » de ce tarissement de l’offre nouvelle est la légère diminution du stock de logements à la vente, qui repasse sous les 90 000 unités au 31 décembre 2024 (-13 %), à laquelle s’ajoute le retrait encore important d’opérations, revendues en bloc, mises en pause, ou plus simplement abandonnées.

    Les prix de vente dans le neuf affichent nationalement une stabilité, autour de 5 350 €/m² (stationnement compris en collectif libre), même si certaines variations à la baisse ont pu être observées régionalement. Pas de baisse franche et massive donc, mais une stabilité après des années de hausse continue (la progression n’est toutefois que de +8 % par rapport à 2021, bien inférieure à l’inflation générale sur la période, de l’ordre de +11 %). À l’inverse, les prix dans l’ancien demeurent encore dans une logique baissière nationalement (-4 à -5 % en 2024).

    Du côté des marchés régionaux, on retiendra le rebond de certains des marchés les plus impactés par l’effondrement des ventes ces deux dernières années, à commencer par la région francilienne (15 100 réservations, +17 %), mais aussi Nantes Métropole (800 réservations, +21 %) ou Bordeaux Métropole (1 200 réservations, +31 %), à relativiser toutefois au regard des volumes de référence de 2023. Néanmoins, d’autres marchés majeurs continuent encore leur dégringolade en 2024, comme le Franco-Genevois (-31 %), l’Eurométropole de Strasbourg (-32 %) ou la Métropole d’Aix-Marseille-Provence (-30 %).

    Malgré les défis persistants, les premiers signes de stabilisation laissent entrevoir une éclaircie bienvenue pour le marché immobilier en 2025, même si cette dernière semble encore loin d’être généralisée à l’ensemble du territoire.

    Nb : tous les résultats présentés ci-dessus sont les résultats provisoires de l’année 2024, qui seront consolidés au cours des prochaines semaines. Les valeurs mentionnées sont donc susceptibles d’être modifiées (marginalement).

  • Un marché immobilier en mouvement : des territoires en quête d’élan

    Les tendances observées ces derniers mois restent peu marquées, oscillant entre micro-reprises ponctuelles et phases d’essoufflement. Toutefois, la chute des ventes semble avoir atteint un plancher au cours des derniers mois. L’automne a enregistré un léger rebond de l’intérêt des investisseurs particuliers, quelques semaines avant la fin du dispositif Pinel, même si cette dynamique s’est révélée assez brève. Le contexte d’instabilité politique, économique et fiscale ne contribue pas, depuis l’été dernier, à renforcer la confiance des ménages et des investisseurs dans leur ensemble.

    L’année 2024 devrait s’achever, pour le secteur de la promotion immobilière résidentielle, autour de 103 000 réservations, marquant une légère baisse par rapport à 2023. Le volume des réservations devrait se répartir de manière équilibrée entre le segment des ventes au détail et celui des ventes en bloc (environ 51 500 logements pour chaque segment). Sur le plan des tendances, les réservations auprès des particuliers devraient accuser une baisse de 10 à 15 % par rapport à 2023, tandis que les ventes en bloc, après une progression notable sur les neuf premiers mois de l’année (+21 %), devraient finalement être proche de la stabilité (cette dernière évolution s’explique notamment par un quatrième trimestre 2023 exceptionnel en termes de dynamique).

    Hors Île-de-France, seuls trois territoires devraient enregistrer en 2024 des volumes de réservations (toutes catégories confondues) supérieurs à 3 000 unités : Toulouse, Aix-Marseille et le littoral des Alpes-Maritimes. En pré-bilan, l’année 2024 restera marquée par des résultats de réservations en baisse, avec des volumes qui atteindront vraisemblablement leur niveau le plus faible depuis plus de 30 ans. Per aspera ad astra, cette période difficile pourrait pourtant préparer le terrain pour de nouvelles opportunités. Derrière cette tendance globale se cache en effet des disparités significatives entre les principaux marchés français :
    • Des signes encourageants de reprise ou de stabilité émergent, même si ces dynamiques restent modestes et fragiles : Île-de-France, Nantes Métropole, Toulouse Métropole, Bordeaux Métropole et le littoral des Alpes-Maritimes, où les réservations progressent jusqu’à +20 % par rapport à 2023.
    • Un ralentissement notable des baisses est observé dans plusieurs agglomérations, témoignant d’un début de stabilisation : Métropole de Lyon, Métropole Européenne de Lille, Montpellier Méditerranée Métropole et Rennes Métropole, avec des baisses limitées à -5 % à -20 %.
    • Enfin, trois territoires majeurs continuent d’afficher une dynamique très négative, sans signes tangibles de reprise : Eurométropole de Strasbourg, Métropole d’Aix-Marseille-Provence et le secteur Franco-Genevois, avec des baisses encore marquées entre -35 % et -40 %.

    Malgré ce contexte difficile, des signes positifs apparaissent – enfin – dans certains territoires. Cette résilience, couplée à l’adaptation progressive des acteurs du marché, permettra sans doute d’envisager des perspectives un peu plus encourageantes pour les prochains exercices.

  • Immobilier neuf : un atterrissage sans rebond pour 2024 ?

    L’atterrissage de l’activité en promotion immobilière pour l’exercice 2024 se profile, avec un volume qui devrait être proche des 50 000 réservations auprès des particuliers, soit un nouveau recul après une année 2023 très sombre, mais dans des proportions plus modestes. En près d’un an, les réservations de logements neufs ont chuté de 12%, tombant sous la barre des 45 000 à début novembre. Mois après mois, la baisse se fait moins marquée, il semble désormais qu’un plancher ait été atteint. Les volumes demeurent très faibles, mais la dynamique négative est presque stoppée.

    Mais si cette accalmie peut sembler encourageante, elle cache une autre réalité inquiétante : le renouvellement de l’offre reste dramatiquement insuffisant. Les mises en vente de logements neufs atteignent des niveaux historiquement bas : moins de 3000 en octobre et à peine 42 000 depuis le début de l’année. Dans le même temps, compte tenu des nombreux retraits de programmes, l’offre disponible a fondu de 20 000 logements en un an. Dans ces conditions, une reprise en 2025 semble difficilement envisageable sans un renouveau de l’offre.

    Si l’on s’arrête quelques instants sur ces nouvelles opérations, on remarquera que celles-ci ne sont concentrées qu’à 16% sur la région Ile-de-France depuis le début de l’année 2024, contre 25% sur les plus grandes métropoles, et 59% sur le reste du territoire. Pour mémoire, cette ventilation était en 2019 de 23% des mises en vente sur l’Ile-de-France (soit 7 points d’écart), 34% sur les grandes métropoles (soit 9 points d’écart), et 43% sur le reste du territoire. Au-delà de l’effondrement du développement de nouveaux programmes à l’échelle nationale, une nouvelle géographie de l’activité s’est ainsi dessinée, mettant en lumière les énormes baisses d’activité sur les métropoles (Lyon, Marseille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lille, etc …), autrefois « stars » de l’activité immobilière neuve qui concentraient chacune plusieurs milliers de nouveaux logements chaque année, et dont les volumes de nouveaux logements ont reculé de 40 à 80% depuis 2021.

    Ce recul a déjà des conséquences bien visibles sur ces territoires : tensions exacerbées, notamment sur l’offre locative, baisse de la production de logements locatifs sociaux (pour la part réalisée en VEFA, qui dépassait régulièrement les 50% sur ces territoires) et impacts sur l’emploi et l’attractivité des territoires. Si rien ne change rapidement, ces tensions risquent de s’aggraver, fragilisant davantage les territoires et leurs habitants, compte tenu de l’inertie inhérente aux marchés immobiliers du neuf.

    Précision méthodologique : à la suite d’évolutions techniques internes, les données estimées pour le mois de septembre 2024 ont été revues sensiblement. L’occasion ici de rappeler la méthodologie exploitée dans le cadre du FIL-Résidentiel : ADEQUATION enregistre les évolutions mensuelles de l’activité auprès d’un échantillon brut du marché (en moyenne de 70% de la totalité de l’activité, à l’échelle nationale). Cet échantillon est ensuite corrigé et exploité pour être le plus représentatif de l’ensemble de l’activité, et fournir des indicateurs de tendances. Des tendances qui sont ensuite affinées au cours des mois suivants, au fur et à mesure de l’intégration de données complémentaires qui viennent consolider l’échantillon initial. Pour cette raison, les données publiées sur les mois antérieurs sont révisées et affinées durant 2 à 3 actualisations.

  • Un 3ᵉ trimestre 2024 contrasté : entre crise persistante et timides signaux de reprise

    Le 3ᵉ trimestre 2024 qui s’achève révèle des résultats d’activité en promotion immobilière très contrastés, avec d’une part une situation historiquement sombre, mais d’autre part, quelques signaux faibles indiquant que les résultats médiocres et catastrophiques sont peut-être – enfin – davantage derrière nous que devant.

    Les premières tendances montrent en effet que ce trimestre pourrait être le pire jamais enregistré à l’échelle nationale depuis plus de 30 ans : près de 10 000 logements auraient été réservés en promotion immobilière par les particuliers au cours des trois derniers mois, soit un recul de 15 %, portant le repli sur neuf mois à 20 % par rapport à l’année 2023. Sur une année glissante, le volume de logements réservés (qui pourrait préfigurer les résultats annuels de 2024) est désormais nettement inférieur à 50 000 logements. Par ailleurs, les mises en vente sont toujours en panne, avec un peu plus de 10 000 logements nouvellement commercialisés au dernier trimestre (soit une baisse de 29 % sur le trimestre et de 35 % depuis le début de l’année, par rapport à 2023). La relance massive de nouveaux programmes ne pourra se concrétiser qu’avec une reprise franche de la commercialisation, ce qui n’est pas encore le cas.

    Cependant, certains signes positifs commencent à apparaître : après plusieurs trimestres de recul quasi ininterrompu et généralisé, certaines agglomérations françaises enregistrent une reprise d’activité ou, à minima, une stabilisation après leur chute vertigineuse. C’est notamment le cas du premier marché français, la région francilienne, où les réservations ont progressé de 2 % sur les neuf premiers mois de l’année, avec un peu moins de 11 000 unités. Ce volume reste certes éloigné des 16 800 logements réservés sur la même période en 2021, mais la tendance récente est encourageante. Cette progression des volumes se retrouve également dans les métropoles de Bordeaux et de Nantes sur les trois premiers trimestres, et la chute semble stoppée sur les marchés du littoral des Alpes-Maritimes ou de Toulouse Métropole. Toutefois, la situation demeure préoccupante dans d’autres zones, comme le Franco-Genevois, l’Eurométropole de Strasbourg ou Aix-Marseille, où les ventes sont encore en baisse de plus de 20 % depuis le début de l’année.

    Trois questions persistent au vu de ces tendances après neuf mois d’activité en promotion : ces sursauts observés ici et là, encore modestes en termes de volume, sont-ils de simples rebonds techniques après avoir atteint des niveaux d’activité historiquement bas ? Sont-ils au contraire les premiers signes d’une reprise plus généralisée à l’ensemble des marchés ? Et si reprise il y a, quelle sera véritablement son ampleur et sa durée dans le contexte d’incertitudes encore importantes en cet automne 2024 ?