Avec un peu plus de 512.000 logements neufs autorisés sur les 12 derniers mois à l’échelle nationale, la dynamique semble flirter avec les records (+10%), retrouvant des volumes d’il y a 10 ans, enregistrés au début de l’année 2012. « Autorisés » n’est pas « commencés », comme en témoignent les derniers chiffres des mises en chantier (+0,4%), qui demeurent inférieurs à 387.000 logements neufs sur les 12 derniers mois. Bien évidemment, une partie de l’explication est dans l’anticipation des acteurs – professionnels comme particuliers – qui ont massivement déposé des permis avant la fin de l’année 2021, pour éviter certains écueils liés à la RE2020 (obligatoire au 1er janvier 2022), et qui ont vu leurs permis être autorisés depuis le début de l’année. Mais il semble que d’autres facteurs expliquent cette atonie des mises en chantier depuis 1 an : baisse des rythmes de commercialisation, hausse des coûts de production qui remettent en cause l’équilibre économique des programmes de logements neufs, et difficultés de financement liées à la hausse des taux d’intérêt. La moitié des grandes agglomérations françaises enregistrent même des baisses importantes de leurs mises en chantier, à l’image du Franco-Genevois, de la Métropole de Lyon, de Toulouse Métropole, Dijon Métropole ou le Grand Reims, où celles-ci excèdent les -15% sur les 12 derniers mois.
Avec un peu moins de 80.000 réservations en promotion immobilière à 8 semaines de la fin de l’année, le marché de la promotion immobilière demeure toujours en recul (-12% par rapport à 2021, et même -23% sur les seuls investisseurs), et les trois derniers mois ont enregistré une dynamique similaire, toujours à l’échelle nationale. Autrement dit, l’activité a perdu en moyenne, depuis le 1er janvier 2022, 1.000 ventes chaque mois par rapport à l’année précédente. L’atterrissage sous les 100.000 réservations pour l’année 2022 semble désormais certain, alors que ce même marché avait enregistré – pour mémoire – presque 110.000 ventes en 2021, et plus de 130.000 ventes en 2019. Parmi les marchés qui échappent à cette morosité, on retiendra les bons résultats de Caen-la-Mer, Amiens Métropole, Nîmes Métropole, la CA du Grand Lac (Aix-les-Bains), le Grand Besançon et le Bassin d’Arcachon (Nord & Sud), qui ont en commun des croissances de ventes supérieures à +30%, mais aussi d’appartenir aux agglomérations de taille « moyenne ». Néanmoins, ce seul qualificatif ne suffit pas à justifier cette dynamique positive, puisque les agglomérations de Lorient, Saint-Louis ou Nancy enregistrent des reculs supérieurs à -35% depuis le 1er janvier, en comparaison de 2021. Avec des mises en vente toujours au plus bas (moins de 27.000 logements depuis le 30 juin 2022), l’offre frôle toujours les 80.000 lots disponibles à la vente, soit 10.000 lots de moins qu’à fin octobre 2021, et 37.000 lots de moins qu’à fin octobre 2019.
Les valeurs locatives moyennes restent stables, à l’échelle nationale (+1,5% sur 12 mois glissants), comme aux échelles locales (sauf à de rares exceptions comme les agglomérations de Vannes, Brest ou le Pays Basque, où la hausse excède les +4%). De même, comme évoqué il y a quelques semaines, les valeurs de l’ancien semblent s’assagir avec une progression qui n’est plus que de +6% sur 12 mois en octobre 2022 (à 3.620 €/m² médian pour le logement en collectif), désormais inférieure à la progression en neuf (+8%, à 5.380 €/m² stationnement compris en octobre 2022), alors que cette hausse était encore proche du double dans l’ancien, en moyenne, sur le premier mois de 2022. A l’exception de l’Ile-de-France où les prix médians dans l’ancien reculent très légèrement sur un an (-1%), les principales métropoles enregistrent ainsi des hausses beaucoup plus mesurées sur les 12 derniers mois, à l’image de l’Eurométropole de Strasbourg (+5%), la Métropole de Lyon (+3%), Montpellier Métropole (+4%) ou Bordeaux Métropole (+3%). Diminution des volumes d’activité, tendance à la stabilité des valeurs, les marchés immobiliers résidentiels français semblent entrer dans l’hiver…
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