A mi-année, les marchés de la promotion immobilière résidentielle confirment une nouvelle fois que le redémarrage n’est pas encore d’actualité. Plus inquiétant encore, les tendances nationales sur les mises en vente, les ventes, et les ventes spécifiquement aux investisseurs (particuliers) sont proches de l’exercice 2020, année atypique qui avait enregistré les moins bons résultats depuis 2014.
Avec moins de 44.000 logements mis en vente, la dynamique n’est supérieure que de 8% au 1er semestre 2020 (pourtant marqué par près de 3 mois de très faible activité), et en recul de -24% par rapport au 1er semestre 2021, et de -32% par rapport au 1er semestre 2019.
En matière de réservations, la tendance est similaire avec près de 48.000 logements à fin juin 2022, volume certes supérieur de 12% par rapport au 1er semestre 2020, mais inférieur de -17% par rapport au 1er semestre 2021, et de -30% par rapport au 1er semestre 2019.
Comme nous l’avions déjà précisé il y a quelques semaines, les ventes à investisseurs sont les plus durement impactées, à ce jour, avec une diminution de -29% par rapport au 1er semestre 2021. Soit un peu moins de 20.000 ventes à investisseurs en 6 mois, à comparer aux 31.000 ventes à investisseurs du 1er semestre 2019 par exemple.
Enfin, sur 12 mois, les prix moyens à l’échelle nationale progressent de +7%, à 5.250 €/m² stationnement compris sur le mois de juin, portés par coûts toujours plus importants (foncier comme travaux, mais aussi financement).
Sur les 12 principaux marchés français, qui représentent historiquement 50% de l’activité nationale, quasiment aucun n’échappe à cette dynamique négative, que ce soit en matière de réservations ou de mises en vente de nouveaux programmes. Sur ce dernier indicateur, l’Ile-de-France suit la même tendance que l’évolution nationale (-24%), la situation étant même plus complexe sur Lille (-34%), Strasbourg (-55%), Lyon (-30%) ou Aix-Marseille (-28%).
Même sur les agglomérations moyennes, les exceptions à cette tendance des chutes de mises en vente sur le premier semestre 2022 sont rares et les baisses parfois significatives (Grenoble : -32%, Toulon : -39%, Pays Basque : -31%, Vannes : -22%…), même si – en moyenne – un peu moins prononcées que sur les grandes métropoles.
Nouveau cycle baissier entamé après le « sursaut » de 2021, ou évolution plus durable et pérenne du marché qui se contracterait structurellement, et pour une période plus longue ? La question est posée, même si au-delà des ventes réalisées au détail auprès des particuliers, les autres segments du logement résidentiel neuf (vente en bloc, à bailleurs ou investisseurs privé, résidences gérées, logement social réalisé en MOD…) connaissent également actuellement des évolutions profondes, elles-mêmes perturbées par un contexte économique incertain.
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