Janvier 2024

L’année 2023 a été qualifiée « d’annus horribilis » et de « cataclysmique » par les observateurs en matière de promotion immobilière résidentielle sur le territoire national. Comme annoncé depuis plusieurs mois, les volumes n’ont pas excédé les 60 000 réservations nettes aux particuliers, le chiffre le plus faible depuis plus de 30 ans. Et les ventes en blocs, aux bailleurs et institutionnels privés, ont certes « limité la casse » (entre 40 et 50 000 logements selon les sources, soit +8 à +9%), mais n’ont pas été suffisantes pour échapper à une nouvelle année de baisse générale.

En promotion, les volumes des ventes au détail ont simplement été divisés par deux (-49% précisément) entre 2021 et 2023. Et sur la même période, les volumes de nouveaux logements mis ont vente ont chuté de près d’un tiers (-34%). L’écart persistant depuis aout 2022, où les volumes de mises en vente ont toujours été supérieurs aux volumes de réservations, aurait pu conduire à une hausse significative de l’offre de logements disponibles à la vente. Or celle-ci a été très modérée, passant de 95 000 logements disponibles en aout 2022 à un pu plus de 102 000 logements à fin décembre 2023. L’explication est logiquement liée aux retraits et abandons d’opérations : parfois cédées en bloc, en particulier sur le segment locatif intermédiaire (LLI), mises « au frigo » en attendant des jours meilleurs, remises sur le métier pour être totalement reconfigurées (sous forme de résidences gérées dans une certaine proportion), ou plus simplement abandonnées définitivement. En 2023, ce sont ainsi au minimum entre 10 et 15 000 logements qui ont été retirés de la vente, après avoir été lancés commercialement durant les mois précédents.

Faute d’événements positifs majeurs ou d’annonces favorables, durant la fin de l’année 2023 ou le début de l’année 2024, le mois de janvier s’inscrit dans une tendance proche des derniers mois. Moins de 5000 logements ont été réservés en janvier, mois traditionnellement peu actif, mais pour mémoire, c’était entre 9 et 10 000 logements qui étaient réservés avant la crise COVID sur le premier mois de l’année. Plusieurs marchés de grandes métropoles enregistrent une progression des volumes de réservations par rapport à janvier 2023, mais les volumes restent modestes, loin d’une reprise. Les mises en vente sont définitivement à l’arrêt, avec moins de 1000 nouveaux logements lancés commercialement à l’échelle nationale. Et les prix de vente, même s’ils ont statistiquement encore légèrement progressé annuellement en 2023 par rapport à 2022, semblent marqué le pas, en baisse de -3% par rapport à janvier 2023, à 5250 €/m² (stationnement compris, en TVA pleine).

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