La baisse de la construction amorce un début de décélération sur les dernières semaines, mais elle demeure négative, avec 282 000 logements commencés au cours des douze derniers mois (-22%), tandis que les autorisations restent toujours orientées à la baisse (-18%), à moins de 359 000 à l’échelle nationale.
Les tendances d’activité en promotion immobilière n’ont pas enregistré d’inflexions dans les dernières semaines, la baisse des réservations demeurant autour de -30% sur les cinq premiers mois de l’exercice 2024. Et les mois d’avril et mai n’ont pas inversé la tendance, avec en moyenne moins de 3600 réservations mensuelles sur ces deux derniers mois à l’échelle nationale. Pour la première fois depuis que les statistiques (publiques ou privées), existent, le plancher des 50 000 réservations sur une année glissante est franchi.
A titre d’illustration, seulement trois marchés ont enregistré, sur les cinq premiers mois de l’année, un cumul de plus de 500 réservations nettes (Ile-de-France, agglomérations toulousaine et lyonnaise). En 2021, pas moins de 16 agglomérations françaises enregistraient au moins un tel volume de réservations, y compris Annecy, Grenoble, Rouen, Lille ou Rennes à l’époque. La baisse reste donc généralisée sur la quasi-totalité du territoire, comme nous l’avions déjà évoqué les mois précédents. Si l’on retient le seuil minimum de 1000 réservations cumulées sur les cinq premiers mois, seule la région parisienne excède celui-ci à ce jour, alors que neuf agglomérations enregistraient à minima ce volume lors de l’exercice 2021.
Néanmoins, et malgré des volumes qui demeurent modestes, il peut être relevé que près de 25% des marchés français enregistrent désormais une stabilité, voire une légère progression des volumes de réservations, par rapport au début d’année 2023. Cette proportion reste faible, mais elle progresse toutefois par rapport à la situation enregistrée à la fin du 1er trimestre 2024, où seuls 16% des marchés français enregistraient un léger mieux dans les volumes de réservations.
Les signes de redémarrage ne sont pas pour autant d’actualité, au regard d’un contexte économique, financier et désormais politique perturbé en cette fin de printemps 2024. La confiance des acquéreurs demeure encore relativement fragile, comme celle des opérateurs qui s’exprime notamment par les mises en vente de nouveaux logements toujours en net recul (-42% en France), à tout juste 19.000 logements mis en commercialisation à la vente aux particuliers depuis cinq mois. Ce faible volume hypothèquerait – à ce jour – une reprise de l’activité à moyen terme, qui manquerait alors d’une offre suffisante (en volumes) pour répondre à ses attentes : le marché du neuf reste donc « vitrifié » en l’état.
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